Face à ce confinement, nous ne sommes pas tous égaux ; j’ai la chance d’être favorisée de par mon environnement et par les « bonnes pratiques » que je connais grâce à ma formation. Ceci ne m’empêche pas d’être consciente des besoins autour de moi et je souhaiterais, par ce blog, partager des astuces pour préserver une bonne santé mentale et apporter ainsi « ma pierre à l’édifice » comme le font tant d’autres actuellement en France et dans le monde.
Je tiens tout d’abord sincèrement à apporter mon soutien moral :
- à tous les soignants qui vont au-delà de leurs limites pour apporter de l’aide aux autres ;
- à toutes les personnes qui n’ont pas le choix de continuer à travailler pour garantir les besoins minimum de la population française, en ayant peut être le sentiment de s’exposer à un danger ;
- à ceux qui télétravaillent dans des conditions pas toujours évidentes (assurer les cours à distance et devoirs des enfants, ne pas avoir d’accès numérique suffisant…) ;
- à tous les étudiants qui se retrouvent dans une situation inédite qui se surajoute à un contexte de plus en plus stressant (d’ailleurs on arrête quand l’escalade ?)
- à ceux qui ne pourront pas partager moments heureux (naissance) ou tristes (hospitalisation, enterrement…)
- à ceux qui sont confinés et qui se sentent démunis pour gérer leur détresse émotionnelle
Merci à Camille de m’avoir donné l’idée de réactiver mon blog , espérant pouvoir apporter par ce biais un peu de réconfort…
Episode 1 de notre parcours ensemble : Que se passe-t-il en moi ? Identifier nos émotions au cœur de ce chaos.
Il est évident que cette situation est source de tempête émotionnelle : différentes émotions ressenties à des intensités plus ou moins fortes. Comme dans toute gestion émotionnelle, il est important de poser des mots sur ce qui est ressenti, en se répondant à quelques questions et en appliquant quelques règles simples.
Avant d’arriver à des astuces pratiques, je vous propose de repasser, pour cette fois, par un peu de théorie.
1. Identifier et nommer son émotion
- Quelles sont les sensations ressenties dans mon corps ? une boule dans le ventre liée à la peur, une boule dans la gorge liée à la tristesse, une tension dans tout le corps et une impression de chaleur liées à la colère ?
- Que suis-je tenté(e) de faire ? fuir (peur), ne plus voir personne (tristesse), me confronter à quelqu’un (colère) ?
- De quoi ai-je besoin : être rassuré(e), réconforté(e) ?
Vous pouvez vous baser sur différents éléments pour vous aider à mettre un mot sur vos émotions : vos réactions physiques, le déclencheur, ce que vous avez tendance à faire, ce dont vous avez besoin. Le tableau ci-dessous peut y aider :
Il est bien évident que, dans la situation actuelle, il risque d’y avoir un cocktail d’émotions :
- La peur car le coronavirus est effectivement présenté comme un danger
- La colère (l’objet de votre colère pouvant différer : les chinois qui mangent le pangolin, le gouvernement qui, selon vous, n’a pas pris suffisamment tôt les « bonnes mesures », les personnes qui prennent à la légère le confinement, etc)
- La tristesse : ne plus pouvoir voir des proches, ne pas être présent lors d’évènements importants….
- Le dégout face à certains comportements (dévaliser des réserves de masques, etc)
- Et même de la joie dans certaines circonstances (avoir du temps pour soi, profiter de ses proches avec qui on est confiné(e)…)
Dans cette première étape, je vous invite donc à faire le tour des ces différentes émotions, en vous demandant celles que vous ressentez. Puis vous pourrez en estimer l’intensité (l’idée étant ici de mettre une note sur 10 pour chaque émotion) afin de pouvoir nommer l’émotion plus finement.
- Par exemple si j’ai peur à 1/10, je suis légèrement inquiet ; à 5/10, je suis anxieux; à 10/10 je suis terrifié
- A 5/10 de tristesse je peux me dire démoralisée, à 10/10 anéantie
… mais à vous de trouver le mot le plus adapté
2. Accueillir l’émotion
Les émotions vues ci-dessus sont innées, donc présentes dès la naissance. Si ces émotions sont inscrites dans notre patrimoine génétique, c’est qu’elles ont une utilité pour la survie de l’espèce :
- Elles sont un signal d’alarme pour nous aider à nous adapter à la situation,
- Elles nous aident à satisfaire nos besoins,
- Elles nous poussent à l’action si nos besoins ne sont pas satisfaits.
Ne vous jugez donc pas de ressentir ce que vous ressentez : c’est sans doute tout à fait adapté. Ce qui ne veux pas dire que c’est confortable de ressentir ce que vous ressentez, mais c’est normal de les ressentir.
Si vous n’êtes toujours pas convaincus, je vous propose d’écouter le podcast suivant : « la science des émotions »
Merci à Pauline de m’avoir fait découvrir ce podcast « change ma vie », que je vous invite à réécouter dès les premiers épisodes, qui sont consacrés précisément aux émotions.
Nous verrons dans les jours suivants, comment calmer l’intensité de ces émotions…
Astuce du jour : En tant que thérapeute TCC (thérapie cognitive et comportementale), nous avons l’habitude de donner des « tâches », aussi je vous propose celle de démarrer aujourd’hui votre « carnet des émotions » en notant ce que vous ressentez et à quelle intensité.
Je vous donne rendez-vous demain pour poursuivre notre parcours.
Prenez soin de vous et des vôtres.
MERCI Sophie
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Merci à vous pour ce relai d’information. Sophie
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