Si chaque année à cette période, et ce jusqu’au printemps, vous ressentez une diminution d’énergie voire un vide en vous, vous souffrez peut être de dépression saisonnière, tout comme environ 5% de la population.
La dépression saisonnière
Nous serons dans quelques jours au niveau minimum de luminosité, or il est prouvé que la lumière a une influence positive sur notre humeur et agit sur notre biorythme. Jusqu’à il y a environ 50 ans, l’espèce humaine passait 98% de son temps à la lumière naturelle, or de nos jours nous passons peu de temps dehors et sommes donc exposés majoritairement à la lumière artificielle. Lorsque nous manquons de lumière en plein hiver notre corps perd son énergie. Chez certaines personnes cette « baisse d’énergie » peut se traduire par une dépression saisonnière ou trouble affectif saisonnier (TAS) diagnostiqué par les symptômes suivants :
- Fatigue chronique et augmentation du besoin en sommeil
- Augmentation de l’appétit avec une appétence particulière pour les sucres (lents et rapides)
- Prise de poids
- Baisse de la libido
On peut observer également une humeur dépressive, une perte d’intérêt, une tendance au repli, de l’anxiété et de l’irritabilité, qui peuvent induire des difficultés professionnelles.
Le trouble affectif saisonnier augmente avec l’âge jusqu’à environ la cinquantaine et touche plus souvent les femmes (3 cas sur 4).
La luminothérapie peut être la solution
Des chercheurs ont montré que les personnes affectées de dépression saisonnière avaient, durant le jour, un taux trop élevé de mélatonine (l’hormone qui déclenche le sommeil). La luminothérapie va réguler la surproduction de mélatonine et « resynchroniser » notre horloge interne.
La luminothérapie en pratique
- Si vous pensez souffrir de dépression saisonnière, il est préférable de consulter votre médecin afin qu’il confirme le diagnostic avant de démarrer de la luminothérapie.
- Le standard cliniquement recommandé et reconnu est une exposition lumineuse de 10 000 lux durant 30 minutes chaque jour (à titre de comparaison, la luminosité d’un bureau bien éclairé est de 300 à 500 lux et celle d’une journée nuageuse d’environ 2 000 lux).
- La source de lumière doit être placée à hauteur des yeux, à une distance de 40 cm à 60 cm. Vous pouvez pratiquer vos activités pendant la séance (lecture, travail, repas, télévision, …) dans la mesure où le visage reste baigné par la lumière.
- On recommande généralement de faire le traitement le matin plutôt que le soir.
- Le traitement commence dès septembre ou octobre et se poursuit jusqu’au printemps.
- Les résultats se font sentir entre 1 et 4 semaines d’utilisation.
- Les séances de luminothérapie se déroulent en institut ou à la maison (voire au bureau) si vous décidez d’investir dans une lampe. La lampe de luminothérapie, pour être efficace et surtout sans danger, doit porter la mention CE (comptez entre 100 et 300 €).
- Il est possible également de porter des lunettes de luminothérapie pour un coût allant de 200 à 350 €, lunettes qui procurent les mêmes bienfaits qu’une lampe, tout en permettant plus de souplesse d’utilisation.
Les résultats de la luminothérapie
Les études démontrent que la luminothérapie est efficace chez environ 2 personnes sur 3 avec une réduction des symptômes allant de 50 % à 80 %. Cette réduction est comparable à celle obtenue par l’utilisation d’antidépresseurs.
Il est à noter que les symptômes réapparaissent si on interrompt les séances d’exposition pendant la période hivernale.
Les précautions d’utilisation
Si elle efficace pour la plupart, la luminothérapie peut parfois avoir des effets secondaires :
- La luminothérapie peut causer certains problèmes ou des douleurs oculaires. Les personnes prenant du lithium, ou ayant un traitement contre le glaucome, et les personnes âgées devraient vérifier l’innocuité de luminothérapie auprès d’un ophtalmologiste avant de faire des séances de luminothérapie.
- La luminothérapie peut provoquer de l’agitation, des maux de tête ou bien avoir un effet sédatif. Ces effets sont généralement légers et disparaissent rapidement en diminuant légèrement le temps d’exposition à la lampe de luminothérapie.
- Pour le traitement des enfants et des adolescents (qui sont aussi sujets à la dépression saisonnière), la durée doit être moindre, c’est-à-dire, environ 15 à 20 minutes par séance, mais il est important d’être vigilant sur les possibles symptômes d’agitation provoqués par la luminothérapie.
Vous voilà prêts pour l’hiver prochain !