Ça y est, nous sommes sortis de confinement, le moment idéal pour faire un point sur cette période passée (ou en partie encore en cours) :
- Avons-nous développé des connaissances (en suivant des conférences, des expositions virtuelles…) ou des compétences particulières (couture, jardinage, cuisine, instrument de musique, lectures dans de nouveaux domaines….) ?
Que nous ont apporté ces activités et avons-nous envie de les poursuivre ? Certaines de ces compétences pourront-elles être réutilisées par la suite? Quelles sont les choses dont nous sommes fier(e) ? Ne perdons pas de vue ces points qui sont des éléments importants pour développer ou renforcer la confiance en soi et l’estime de soi.
- Qu’avons-nous appris de nous ? des autres ?
Le fait que les formations sur l’intelligence émotionnelle soient arrivées en tête des sessions suivies par les salariés à titre individuel lors du confinement laisse présager que nous avons effectivement pris un temps d’introspection. Par ailleurs, cela souligne le fait que nombre d’entre nous avons fait le lien entre intelligence émotionnelle et adaptabilité aux changements… Espérons que les entreprises se baseront encore plus sur ce type d’intelligence lors des recrutements et donneront les moyens à leurs salariés de développer et mettre en application cette intelligence émotionnelle dans leur travail au quotidien.
A titre personnel, qu’avez-vous découvert sur vous ? sur vos modes de réactions ? sur vos ressources, peut-être plus élevées que vous ne le soupçonniez ?
Cette période vous a-t-elle permis de faire le point sur vos besoins ? Certains besoins que vous aviez perdu de vue et appris à satisfaire (par exemple, prendre du temps pour soi, faire du sport, manger équilibré) ? D’autres besoins que vous pensiez plus importants qu’ils ne se sont révélés (vous ne vous êtes finalement pas précipité dans un magasin le jour du déconfinement)? Que vous a-t-il manqué le plus au final (les contacts, votre liberté….)? Avez-vous fait le bilan de vos/nos dépendances et interdépendances au niveau individuel, collectif, planétaire… ?
Il peut être très intéressant également d’observer ce qui s’est passé avec vos messages contraignants. Pour ceux qui ne connaissent pas encore le concept (c’est que nous ne nous sommes pas encore rencontrés car c’est l’un de mes concepts préférés de développement personnel), je vous invite à relire un ancien article de ce blog. Pour faire bref, ces messages sont des injonctions issues de notre enfance, le plus souvent dans un but éducatif mais qui ont développé un côté contraignant dans la mesure où nous avons entendu qu’il y avait là LA condition pour être aimé(e). Par exemple, « Si je fais tout parfaitement, je serais apprécié(e) », « Si je fais plaisir aux autres, ils vont m’aimer ». Le souci, outre le fait que ce sont des fausses promesses, réside dans le fait que nous allons réfléchir en « tout ou rien », sans nuance (d’où l’aspect contraignant) : aucune erreur n’est possible (pour le sois parfait), il n’est absolument pas possible de prendre du temps pour soi (pour le fais plaisir), je ne dois jamais exprimer mes émotions (pour le sois fort). La bonne nouvelle est que cette période de confinement a peut-être permis d’assouplir vos messages :
- Difficile de continuer à travailler de façon aussi efficace au vu des circonstances : vous avez donc appris à faire « au mieux » et non plus « parfaitement » et vous avez pu constater qu’aucune catastrophe n’était survenue et que vous étiez toujours reconnu(e) « bon professionnel ». A la maison, vous avez peut-être « lâché » sur le programme scolaire et les devoirs, réalisant que la vie professionnelle de votre enfant ne serait pas mise en danger et que ce que vous viviez ensemble en ce moment (des rires, des jeux, des confidences) étaient aussi, voire plus, important que des bonnes notes. Et si ce « lâcher prise » avait même permis de développer de l’autonomie chez vos enfants, permettant de développer par la même occasion plus de confiance? (cette dernière remarque, pourrait, au risque de vous choquer, être transposée à vos collaborateurs si vous êtes manager).
- En tant que « fais plaisir », vous avez pensé aux autres, mais vous aviez aussi du temps pour vous : avez-vous pu expérimenter que vous étiez encore plus dans l’empathie et le soutien si vous-même étiez bien psychologiquement?
- En tant que « sois fort » avez-vous pu tester que parler de vos émotions ne vous avait pas fait percevoir comme « faible ». Si vous vous reconnaissez dans ce message contraignant, je vous invite à écouter une conférence passionnante : le pouvoir de la vulnérabilité.
- Les « dépêche-toi » ont-ils pris plaisir à faire plus lentement les choses, voire à se poser ?
- Les « fais des efforts » ont-ils eu l’occasion de faire des choses dites « faciles » et d’y trouver du plaisir ?
Si vous avez pu le faire pendant 2 mois, vous pourrez continuer à le faire ensuite et vous constaterez que c’est dans la souplesse de ces messages contraignants que se développera un sentiment de mieux-être.
- Nos croyances sur le monde se sont modifiées ? « Tiens il y a finalement plus de solidarité qu’on ne le pensait », « Les gens sont très créatifs ». Cela peut-il nous permettre d’aborder les autres avec plus de bienveillance et de tolérance ?
Qu’allez-vous faire de tout cela ? un mode de vie plus écologique, plus économe ? qu’avez-vous décidé de modifier dans votre vie quotidienne ? (un rythme moins soutenu pour y intégrer des activités plaisir ? Une réflexion pour un changement professionnel ? ) Quelles actions concrètes pouvez-vous mettre en place dans ce sens ? Par exemple, dans le cadre du travail, envisagez-vous de réaliser un bilan de compétences, de négocier du télétravail (pour rappel, sans dépasser 2 jours par semaine), de rediscuter du périmètre de vos missions?
Je suis consciente de vous avoir posé beaucoup de questions aujourd’hui, mais nul besoin de répondre à toutes, voyez là des pistes réflexion qui devront correspondre au bon moment pour vous…