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Le stress dans le monde agricole

 

En cette période active pour les agriculteurs et les viticulteurs, il peut être intéressant de se pencher sur le stress ressenti et vécu dans le monde agricoletracteur

Au-delà de l’image idéalisé (un travail « passion » dans un cadre bucolique) il existe une dramatique réalité : les suicides dans le monde agricole ont été de tous temps présents et il semblerait que le taux de suicide soit plus élevé que pour les autres catégories socio-professionnelles.

 Les sources de stress

Si une partie des facteurs de stress se retrouve dans toutes les catégories professionnelles (précarité, augmentation de la charge de travail), il existe néanmoins des spécificités au monde agricole, comme a pu le montrer une  enquête de la MSA en 2003.

  • l’isolement, donc la diminution des possibilités d’entraide ; ce phénomène s’explique d’une part parce qu’il y a de moins en moins d’agriculteurs (diminution de 20% en 10 ans) et d’autre part parce qu’on observe, de façon générale, une augmentation de l’individualisme dans notre société actuelle. Il y a également de moins en moins de conjoints agriculteurs (moins de 40 %) ce qui va encore accentuer l’isolement au quotidien et la charge de travail (au niveau administratif par exemple). De plus, faute de temps, l’agriculteur peut avoir tendance à s’isoler socialement.
  •  la nécessité de développer de plus en plus de compétences (dont des compétences managériales) alors que l’accès à la formation est faible.
  • la nécessité être de plus en plus productif
  • des difficultés financières : des revenus en « yo-yo », un surendettement,…
  • une modification de l’image de la profession : dans la représentation collective, nous sommes passés du « nourricier » au « pollueur » ou au « subventionné »
  •  des problèmes de transmission du patrimoine : des questions qui se posent quant à la pertinence de la transmission (« est-ce une bonne chose de transmettre à mes enfants ? ») ou des situations où on ne peut pas transmettre et où le travail d’une vie disparait.

Comment prévenir le stress dans le monde agricole?

Selon François Régis LENOIR (psychologue du travail et lui-même exploitant agricole) il y a, dans le monde agricole, trois populations qui se côtoient mais ne parlent pas le même langage :

–      les « paysans » qui sont plutôt dans une situation de survie

–      les agriculteurs

–      les entrepreneurs qui sont dans une optique de développement et auront beaucoup plus accès à l’information et aux conseils pour gérer leurs difficultés (par exemple les grands céréaliers).

Une des questions à se poser est de savoir si l’on peut aborder la prévention du stress dans les mêmes termes au sein de ces trois populations dans la mesure où le quotidien, voire les valeurs, peuvent être très différents.

Quelle que soit la réponse, deux grands axes de prévention du stress sont à développer :

– au niveau collectif en partant de la réflexion « comment repenser la structure entière de l’organisation dans le monde agricole ? »

– au niveau individuel avec pour objectif « mieux vivre son travail »

  • Au niveau collectif :

développer la solidarité (mettre en commun des tracteurs, s’organiser pour avoir un accès plus facile à des remplaçants,…)

– avoir accès à un meilleur suivi médical (notons un manque dramatique de médecins du travail pour les agriculteurs)

– développer un soutien concret : médecin, psychologue, psychothérapeute,…

– développer un travail pluridisciplinaire, un système de veille

réfléchir en transversal : développer des cellules avec, à la fois, des responsables économiques et des responsables de la santé. Par exemple, il pourrait être intéressant de relier entre eux banques, assurances, services de santé au travail, responsable de coopératives,…

– développer la formation continue : développement de la coopération, mise en place de projets, développement de compétences sociales, de compétences managériales…

  • Au niveau individuel :

Il faut, pour maintenir un équilibre, développer quatre sphères (dites sphères identitaires) :

– la sphère professionnelle

– la sphère personnelle (le développement personnel, les loisirs,…)

– la sphère familiale (les amis proches, les confidents, la famille,…)

– la sphère sociale (s’impliquer dans la vie locale, associative,…)

Or, précisément dans le monde agricole, la sphère professionnelle laisse peu de place (et de temps) aux trois autres sphères.

Comment faire concrètement ?

– prendre du temps pour soi, prendre soin de soi

– prendre du temps pour développer un réseau social (par exemple en s’impliquant dans la vie locale, associative ou politique)

– reprendre le contrôle : se former et rechercher du soutien

– développer des solutions adaptées c’est à dire savoir vers qui se tourner et ne pas hésiter à consulter si besoin.

La MSA a mis en place un dispositif pour soutenir et accompagner les exploitants et agriculteurs en situation de crises. Vous pourrez trouver plus de détails à l’adresse suivante :

http://www.msa.fr/lfr/documents/11566/123021/Dossier+de+presse+MSA+-+Crises+agricoles

 

 

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