Les violences au travail
Une enquête européenne de 1996 montrait que 16% de la population active était exposée à diverses formes de violence (dont 6% de violences physiques). Tous les pays de l’Union Européenne se disent confrontés à l’accroissement de la violence au travail.
Classification des violences
On peut distinguer les violences physiques et les violences psychologiques (agressions verbales, manœuvres de domination, actes d’humiliation). Mais on peut également réaliser une classification en violences externes (agressions subies par un salarié sur leur lieu de travail par une personne extérieur à l’entreprise) et violences internes (violences physiques ou psychologiques entre salariés d’une même entreprise). Parmi les violences internes psychologiques on trouve le harcèlement moral ou sexuel.
Quelles sont les conséquences de la violence?
Une des premières conséquences est que la violence peut engendrer de la violence.
Par ailleurs, la violence va avoir un retentissement au niveau somatique et/ou au niveau psychique. Pour exemple pour 10 à 20% des victimes risquent de souffrir d’un stress post traumatique. Ce trouble se manifeste par la reviviscence de certaines scènes (« flashback »), des difficultés d’endormissement et cauchemars, des réactions de sursaut exagérées, des ruminations et l’évitement des situations qui pourraient rappeler le traumatisme. Il convient, dans les cas de stress post-traumatique, de consulter un psychologue formé en victimologie ou en EMDR.
Comment agir contre la violence ?
L’accord national interprofessionnel (ANI) du 26 mars 2010 sur le harcèlement et la violence au travail prévoit entre autre que l’employeur, en concertation avec les salariés et/ou les représentants du personnel, doit prendre «toutes les mesures nécessaires en vue de prévenir et gérer les agissements de harcèlement et de violence au travail», et qu’en l’absence de dénonciation explicite, les employeurs doivent manifester une vigilance accrue à l’apparition de certains indicateurs ou indices tels que des conflits personnels répétés, des plaintes fréquentes…
Le programme de prévention va s’articuler autour de deux grands axes :
- L’environnement de travail ; il s’agit de sécuriser l’environnement physique : aménagement des locaux, surveillance vidéo, partenariat avec les forces de l’ordre ou des sociétés privées de sécurité.
- Actions au niveau de l’organisation et les comportements des salariés : apprendre à repérer des personnes potentiellement dangereuses, acquérir des compétences en gestion des conflits et de la violence, soutenir les salariés en difficulté, mettre en place des médiations…
Sophie Morin Conseils propose :
- D’inclure dans le diagnostic des RPS des questions spécifiques aux violences au travail selon les besoins identifiés
- De mettre en place une procédure d’alerte
- De former les managers à la gestion des conflits
- De former les salariés en contact avec le public à la gestion de l’agressivité et des incivilités